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A long voyage home
AU SERVICE DE LA CAUSE ALLIEE

Mais un jour, la Gestapo qui soupçonnait René Malevergne de vouloir mettre au service des alliés son expérience de pilote et sa connaissance des difficultés à naviguer sur le fleuve Sebou, l'arrêta, l'emmena de force à Rabat d'où, après deux mois d'interrogatoire et de cachot, il fut expédié en France, à Clermont-Ferrand, pour y être jugé.

René Malevergne parvint à convaincre le tribunal, que les conditions de navigabilité sur le fleuve Sebou étaient telles, qu'un débarquement n'était pas envisageable.

Quelques mois plus tard, il fut renvoyé à Casablanca et placé sous liberté conditionnelle : là deux agents américains de l'O.S.S. (Office Strategic Services) l'approchèrent et il accepta d'emblée de servir la cause alliée.

Corey Ford, ancien Colonel de l'O.S.S écrivit plus tard "Le problème était de faire passer clandestinement Malevergne aux postes frontières français et espagnol pour rejoindre Tanger". Deux agents de l'O.S.S. acceptèrent d'entreprendre le trajet dans leur vieille Chevrolet, transportant Malevergne caché dans la remorque, dissimulé derrière des bidons d'essence recouverts d'un tapis marocain et d'une lourde bâche goudronnée.

Ils passèrent le poste frontière français sans incident, mais au poste espagnol, la sentinelle voulut connaître le contenu de la remorque. Alors que l'un des agents lui montrait les bidons à l'arrière du véhicule, l'autre agent remarqua que le chien de la sentinelle reniflait la bâche et brusquement se mit à l'arrêt.

Faisant preuve d'une rare présence d'esprit, l'agent sortit de son panier-repas une boîte de viande pour attirer l'attention du chien. Touchée d'une telle générosité envers son animal, la sentinelle leur fit signe de passer avec de grands gestes. Parvenu sain et sauf à Tanger, Malevergne, rejoignit ensuite Gibraltar.

Quelques jours plus tard, il embarqua dans un avion à destination de Londres où il séjourna quelques temps avant d'être envoyé à Washington.

Là, on eut recours à ses connaissances étendues des vents, des marées et des courants, pour préparer l'Opération Torch, l'invasion de l'Afrique du Nord.

Port Lyautey
La clé du débarquement en Afrique du Nord était le terrain d'aviation de Port-Lyautey, situé à une vingtaine de kilomètres de Mehdia en remontant le fleuve Sebou. Cette piste, la seule au Maroc qui soit construite en béton et praticable par tous les temps, devait être prise, et ensuite approvisionnée en essence, en bombes et munitions, pour permettre le ravitaillement à un groupe d'avions de chasse, propulsés depuis un porte avions, d'assurer la protection des bombardiers qui viendraient de Gibraltar.

La première étape consisterait à couper le filet métallique, formant barrage, que la France de Vichy avait installé pour bloquer le passage sur le fleuve Sebou. Après quoi, un pilote expérimenté serait nécessaire pour guider successivement deux navires vers l'amont du fleuve étroit et sinueux.

Le Dallas
Le premier, le destroyer Dallas, débarquerait un détachement de commandos à Port-Lyautey qui prendrait d'assaut le terrain d'aviation. Ensuite, un cargo, dont l'identité était encore inconnue, remonterait le fleuve et livrerait l'essence, les bombes et les munitions.

Malevergne accepta de piloter les deux navires.