Pilote de la marine marchande, il vivait paisiblement avec sa femme et ses deux jeunes enfants à Mehdia au Maroc, là où le fleuve Sebou se jette dans l'Atlantique.

Plus tard après la reddition de la France, Malevergne rejoignit la résistance. Sa maison devint le dernier refuge de la filière clandestine au Maroc qui aidait les jeunes aviateurs français et anglais à s'échapper vers l'Angleterre.

Le jour, Malevergne pilotait des cargos à travers les eaux boueuses du Sebou jusqu'à Port-Lyautey, port fluvial où se trouvait l'un des plus importants aérodromes d'Afrique du Nord. Certaines nuits judicieusement choisies, il partait de la plage en barque, ramant à travers les vagues déferlantes, pour embarquer deux à trois aviateurs sur un bateau qui attendait au large.